Le 24 heures de malchance

Voyager en Asie permet de remettre les choses en perspective. Quand le seul fait d’avoir, dans une halte routière, une toilette normale, pas trop sale, et que ça fait ton bonheur, on se dit que ça ne prend pas grand chose pour être heureux. Et si en plus il y a du papier, on est presque au paradis.

Je parle beaucoup de toilette dans ce blogue. Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point c’est important. J’ai visité mes pires toilettes à vie au début de la semaine. Ça a fait partie de notre 24 heures de malchance. Quand tout arrive en même temps.

En voyage, quand tout va bien, on est content. C’est quand les choses commencent à coincer un peu qu’on se rend compte que parfois, on est vraiment loin de chez soi. Ça a commencé à Hué. Il pleuvait. Vraiment beaucoup. On est au début de la saison des pluies.

On s’est un peu baladé dans la ville, mais il n’y avait personne. Les Vietnamiens ne sont pas fous. Quand il pleut, ils restent chez eux. Les seules personnes qu’on croise dans la rue, c’est des touristes comme nous. Qui ont toujours l’air un peu tarte sous leur poncho acheté 1$ à la dame qui a sûrement fait fortune cette journée-là.

On voulait faire un tour de la ville, mais notre hotel a réservé autre chose. On a choisi de le faire quand même, en précisant qu’on voulait revenir tôt pour visiter la citadelle. Le guide nous a plutôt débarqué du bateau sur le bord de la rivière, dans un champ. On s’est débrouillées toutes seules. Vite vite, on a visité la citadelle de Hué. Rentré à l’hôtel en motocyclette et attendu notre autobus de nuit. On a à peine eu le temps de s’acheter une baguette et un petit morceau de «La vache qui rit» pour souper. On n’avait pas de couteau, alors on a étendu le fromage avec une brosse à dent.

Notre voyage a duré 18 heures. Nous avons été arrêté pendant trois heures, au milieu de nulle part, sans que personne ne nous explique rien. Avec de la musique vietnamienne dans le tapis. Je sais pas si vous avez déjà entendu de la musique vietnamienne, mais à 6h du matin, quand tu n’as pas vraiment dormi, ça sonne un peu comme si on égorge un chat. Quand finalement, l’autobus est reparti, on s’est rendu compte que la route était inondée. Et pas à peu près.

Notre arrivée à Hanoi a été un peu chaotique. D’abord nos sacs, complètement trempés. Puis ce chauffeur de taxi qui voulait plus d’argent, a empoigné mon sac, ne voulait plus me laisser partir et a finalement frappé Annie à la tête. Comme comité d’accueil, on a déjà vu mieux.

Heureusement, nous avons rencontré un vieil Irlandais qui a restauré notre foi en l’humanité. Et surtout, on est allées en croisière à Halong Bay. C’est absolument magnifique. Comme sur une carte postale. Notre bateau, le Poseidon, voguait tranquillement au milieu de ces formations rocheuses aux formes particulières. On a visité une immense grotte, avec des stalagmites et des stalagtites. On a fait du kayak. Fait peur à de petits crabes noirs. Mais surtout, on a rencontré des gens formidables. On a beaucoup rit au souper. On a terminé la soirée sur le pont supérieur, en buvant une bière et regardant les étoiles. C’était calme. Paisible. Comme si chaque chose était parfaitement à sa place.

Nous sommes rentrées à Hanoi le lendemain, en passant par le traditionnel magasin de poterie/laque/statue de marbre où personne n’achète jamais rien. On est allées souper avec un couple qu’on a rencontré sur la croisière. Wayne et Edna. Deux Texans absolument sympathiques. On a mangé dans la rue, comme les Vietnamiens. Wayne a commandé des «drinks» de toutes les couleurs. Le plus beau était jaune fluo.

On reste encore un peu à Hanoi avant de quitter pour un trek à Sapa. On est un peu déçues. On voulait aller voir le corps d’Ho Chi Minh, mais il est en Russie pour un petit rafraîchissement. Tant pis, on va aller voir les water puppets à la place.

 

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