Voyager en groupe

Je n’aurais pas cru, après toutes ses semaines à voyager un peu partout en Asie, que le plus difficile serait à venir. Je croyais avoir passé par-dessus les obstacles de la solitude, de la peur, de la barrière de la langue. Mais non. Il me restait à voyager en Chine. En groupe. Avec 29 autres Québécois.

*** Petite parenthèse. J’ai écrit les textes sur la Chine au fur et à mesure, mais je n’ai pas pu les publier pour cause de censure chinoise. Par souci d’honnêteté, je choisi de les publier tels quels. Bon continuons.  ***

Pour ma décharge, il faut avouer que ça fait quand même plus de quatre mois que je fais ce que je veux, quand je veux, que je vais où je veux. J’ai faim. Je mange. Je suis fatiguée. Je dors. Je m’emmerde? Je change de ville. Et maintenant, je dois composer avec un groupe. Je ne veux pas me plaindre, loin de là. Mais disons que c’est un gros changement pour moi.

Je suis arrivée à Beijing le jeudi, un jour avant le reste du groupe. Comparativement au Vietnam, Beijing m’a immédiatement surprise. Pas d’attaque de chauffeurs de taxi à la sortie de l’aéroport. Une autoroute bien entretenue. Pas de motocyclettes qui zigzag dans tous les sens. De gens qui traversent la route avec des canards. Ou des marchés ambulants. Je me suis presque entendue penser : «Ben là, c’est comme chez nous.»

J’ai bien rigolé en arrivant à l’hôtel. Un cinq étoiles. Et moi, avec mon vieux linge. Mon gros sac orange sale. Un peu confuse par mon lever à 4h du matin, une escale et l’arrivée en Chine. Le portier était presque trop poli pour me regarder bizarrement. En entrant dans la chambre, je me suis mise à rire. Elle était plus grande que mon appartement. Et il y avait quelque chose que je n’ai pas vu depuis des lustres. Un bain. Je me suis prélassée dedans jusqu’à être bien plissée.

Le groupe est arrivé le lendemain en début de soirée. J’étais super contente de voir mon amie Marie-Lou. Depuis l’université qu’on parlait d’aller en Chine ensemble. Promesse tenue!

Le premier jour, on a visité la Place Tian-An-Men. C’est immense. Et rempli de touristes. À l’autre bout, l’entrée de la Cité Interdite avec le portrait de Mao. Comme dans les films. C’est là qu’on se dit qu’on est vraiment à l’autre bout du monde.

La Cité interdite est absolument magnifique. Les bâtisses en bois luisent au soleil grâce à leurs toits de céramique. Les couleurs sont éclatantes. C’est grandiose. Et quand on se perd dans les dédales de la résidence de l’empereur, avec ses arbres et ses monuments de rochers, on pourrait facilement y passer la journée.

En après-midi, on a visité le Temple du ciel. Il est situé au centre d’un immense parc. C’était dimanche. Le parc était rempli de Chinois. Certains, les plus âgés, jouaient aux cartes. Plusieurs chantaient. Des cerfs-volants flottaient dans le ciel. Le temple, multicolore, surplombe les horizons. Au loin, on voit les gratte-ciels embrouillés.

Ensuite, question de vivre l’expérience à fond, on a fait un tour de pousse-pousse dans le Vieux-Quartier. Puis on est allé à l’Opéra. C’était super intéressant. Malheureusement, il a fallu quitter à la moitié de la présentation. Mais bon, consolation, demain, c’est la Grande Muraille.

 

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Dame nature: 1, Valérie: 0

J’aime beaucoup aller à la plage. Non pas que j’aime me faire dorer au soleil pendant une semaine, je rôtis facilement. En plus, je suis allergique au soleil. Mais j’aime la plage. En fait, j’aime plus les sports nautiques que la plage. C’est pourquoi je suis venue à Mui Ne.

Lors de mon premier passage au Vietnam, il nous a fallu faire des choix, question de temps. Cette fois-ci, j’avais besoin de relaxer. Oui oui. Ça devient parfois fatiguant de voyager sans cesse. J’avais le goût de me poser quelque part, pour quelque temps. J’ai choisi de revenir au Vietnam, à Mui Ne, pour essayer le kite-surfing.

Je suis arrivée ici en début de semaine. J’y ai rejoint Shierly, une Indonésienne que j’ai rencontré à Ho Chi Minh City. On a d’abord pris un tour pour visiter les attractions des alentours. On a vu des formations de sable étonnantes. Ici, on les apelle les «Fairy Spring». Les couleurs sont hallucinantes. Le sable est blanc. La terre est orangée. La jungle est verte. Une vraie palette de couleurs.

On est ensuite aller faire un tour aux dunes de sable. Mui Ne est réputé pour être le Sahara du Vietnam. Des immenses dunes de sable blanc à perte de vue. On les a escaladé. On a glissé sur elles. On a roulé jusqu’en bas. J’ai eu du sable dans mes vêtements pendant trois jours.

Pour le reste de la semaine, j’avais un bon plan. Je me suis inscrite à un cours de kite-surfing. Plus de 7 heures à apprendre à piloter un gros cerf-volant en surfant sur les vagues.

La première journée, j’ai attendu. Pas de vent.

La deuxième journée, hourra! Du vent. Il faut regarder le drapeau noir pour savoir si c’est OK. S’il claque, c’est bon signe.

Stéphane, mon prof, ressemblait comme deux gouttes d’eau à mon frère, mais 20 ans plus âgé. Il m’a montré comment déployer un kite. Comment piloter le petit kite en faisant des huits. J’ai démontré un peu trop d’enthousiasme dans la pratique. Mais je dois avouer que ça me faisait bien rire de faire tomber mon kite près des madames russes en bikini.

Ensuite, on est passé aux choses sérieuses. Le vrai kite. Celui de neuf mètres. Quand le vent entre dedans, on se sent vraiment emporter par la force de celui-ci. On a fait du body-dragging. Stéphane pilotait le kite, pendant que je buvais la tasse dans la mer déchaînée. Toute une expérience!

Le jour suivant, j’ai attendu.

Même chose le lendemain.

Le dimanche, je me suis tannée et je suis allée surfer.

Plus que quelques jours avant de quitter le Vietnam. Prochaine destination, la Chine!

 

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Je n’aime pas (beaucoup) les transports asiatiques

Assise dans un minibus en route vers le Vietnam, je réfléchissais, en me faisant brasser le cerveau contre la vitre, à la raison pour laquelle je n’aime pas vraiment les transports en Asie.

Ceux qui me connaissent savent que je suis une personne organisée. J’aime avoir une idée générale. Savoir à peu près où je m’en vais. En Asie, je ne sais jamais ce qui va m’arriver dans les prochaines minutes. Voici l’exemple de mon trajet d’autobus, de Vientiane, au Laos, à Chiang Mai en Thailande. Ça peut, grosso modo, s’appliquer à tous les trajets que j’ai fait jusqu’à maintenant.

Vous descendez à la réception de l’hostel. Vous demandez s’il faut confirmer le ticket d’autobus que vous avez normalement acheté la veille. On vous regarde toujours un peu drôlement quand vous demandez une chose pareille. Et on vous dit de ne pas vous inquiéter. En Asie, il ne faut jamais s’inquiéter. D’ordinaire, à ce point, tout va encore bien.

Quelqu’un arrive à la réception. Habituellement en criant le nom de votre destination. Vite, vite. On doit monter dans le tuktuk. Vous pensez être en retard. On ne vous donne aucune explication.

Après avoir sillonné les rues avoisinantes pendant une heure, question de ramasser tous les backpackers qui vont au même endroit que vous, vous finissez souvent par vous retrouver devant votre hôtel. De là, vous effectuez un court trajet jusqu’à un bureau, trajet qui aurait facilement pu se faire à pied. Si quelqu’un vous l’avait dit.

Tout le monde descend. On ne sait pas ce qui se passe. Ni où nous sommes. Ni pourquoi on est là. Vous scrutez discrètement le visage des autres touristes. Question de voir s’ils commencent eux-aussi à s’inquiéter.

Deuxième tuktuk. Encore une fois aucune explication. Le trajet est plus long. On comprend enfin pourquoi tout le monde porte des masques.

La frontière. On descend. Tout le monde vous regarde. Vous regardez tout le monde. Personne ne sait où aller. Vous commencez à suivre la foule qui avance lentement. Surgit de nulle part un guide qui vous crie après et vous ordonne de coller un petit «sticker», habituellement rose ou vert fluo, sur votre t-shirt, question de mieux vous identifier comme touriste. Comme si le gros sac derrière, le petit sac devant et la face blanche en sueur ne suffisait pas.

Vous traversez la frontière à pieds. Payez 9000 kips. Vous apprendrez plus tard que seulement les Laotiens doivent payer à la sortie. Évidemment, personne ne vous l’a dit. Surtout pas la douanière.

Vous embarquez dans un nouvel autobus. Normalement, quand vous osez demander au guide si celui-ci va bien à votre destination, il se fâche. Vous ne comprenez pas, mais vous savez qu’il dit de vous des choses que vous préférez ne pas comprendre. Vous fermez votre bouche et vous calez dans votre siège.

L’autobus fait 200 mètres. Vous débarquez. Reprenez votre sac. Traversez une autre frontière. Signez un papiez. Rembarquez dans l’autobus. Vous ne savez toujours pas si c’est le bon.

Une heure plus tard, l’autobus part enfin. Fait 20 minutes de route. Et s’arrête pour le souper. Pour vous, il est temps de changez de véhicule. Reprendre le sac. Le déposer dans un minivan. En espérant que celui-ci se rendra bien à destination.

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Appelez-moi Indiana Jones

Après plusieurs mois à voyager, il y a encore des choses qui me surprennent. Comme le fait de demander à un inconnu si on peut s’asseoir à la même table que lui. Deux minutes plus tard, lui demander s’il connaît un bon resto pas loin et s’il veut aller manger. Et finalement partir pour Siem Reap avec lui.

Lui, c’est Sean. Un policier new yorkais. Il aime la bonne bouffe et les cocktails. À Siem Reap, une des premières choses qu’on a fait, c’est de trouver un bar où l’on sert des cocktails. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé chez Miss Wong. Au cours de notre séjour à Siem Reap, on a passé notre temps à parler de bouffe. À sacrer en anglais. Et à visiter des temples.

Je suis arrivée à Phnom Penh mardi en fin d’après midi. Le lendemain, je suis allée visiter le Tuol Sleng Museum. Au départ, c’était une école primaire et secondaire. Puis Pol Pot et ses acolytes y ont emprisonné et torturé des milliers de cambodgiens.

On ressent encore toute la souffrance entre les murs des anciennes salles de classe. Au milieu, il y a habituellement un lit en fer. Avec des images très explicites des choses qui ont été faites sur ce lit. Il y a toujours la mention «Don’t touch». Pour absolument rien au monde, je ne toucherais à ces lits.

Au premier étage, des photos des prisonniers. Chacun regarde directement la caméra. Des hommes. Des femmes. Des enfants. Tous sont morts à cause de la folie des hommes.

Question de se remonter le moral, on est ensuite aller visiter les Killing Fields de Choeung Ek. Le dernier arrêt des prisonniers de Tuol Sleng. On a retrouvé ici des milliers de corps. Ces gens ont été tués à coup de couteau et de marteau. Il fallait économiser les balles. Les bourreaux ont fracassé le crâne de centaines d’enfants sur un arbre. Pendant la période la plus frénétique, près de 300 personnes se faisaient assassiner à cet endroit. Chaque jour. Au son de la musique révolutionnaire. Pour empêcher les voisins d’entendre les cris.

On est ensuite parti pour Siem Reap. Dans un minivan maléfique. Les routes sont plutôt mauvaises en Asie. Mais là, c’était vraiment le pire de ce que j’ai vu. On filait à vive allure. J’ai fait semblant de dormir pour ne pas voir la route.

Pour notre premier jour à Siem Reap, nous sommes allées voir les temples. Avec Georges, notre conducteur de tuktuk toujours souriant, on a commencé par Angkor Wat. Absolument magnifique. Avec la jungle tout autour. Et un lac creusé par les hommes. Incroyable.

Mais le plus beau, ça été le temple Bayon. Plus de 200 immenses visages regardent tout autour du temple. Dans celui-ci, on pouvait marcher où l’on voulait. On s’est retrouvé dans des couloirs, une lampe à la main. Comme Indiana Jones. Rendus en haut de la tour, une femme nous attendait dans l’obscurité. Je m’attendais presque à ce qu’elle me pose une énigme universelle. Elle nous a donné de l’encens. Par quatre fois, on a salué le Bouddha, les mains jointes à celle-ci, la fumée flottant tout autour de nous. Elle a noué autour de mon poignet un bracelet rouge en murmurant quelque chose. On a placé un dollar au pied de la statue.

Le lendemain, on a continué à visiter les temples. Celui de Ta Prohm. Le fameux temple où a été tourné Tomb Raider. Ils sont vraiment fiers de ce film au Cambodge. A l’hostel, il tourne en boucle à la télé. Et on aime beaucoup vous dire qu’Angelina possède une maison pas loin.

En après-midi, il s’est mis à pleuvoir. Vraiment beaucoup. J’ai acheté un poncho mauve d’une petite fille. Pour une fois qu’on avait besoin de ce que veulent nous vendent les enfants. On s’est promené dans les temples, trempés jusqu’aux os, avec le tonnerre qui grondait. Pour le dernier temple, on a décidé d’y aller à fond. Pas de poncho. Pas de parapluie. Pas de caméra. Juste moi, la pluie, et un temple dans la jungle du Cambodge. C’était vraiment cool. De toute façon, la pluie est chaude ici.

 

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Parfois, je me sens vraiment loin

J’ai quitté depuis peu la Thailande pour le Cambodge. Je suis triste pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’à la maison, mon vieux chat ne va pas bien. Vraiment pas bien. C’est dur pour moi d’être loin, d’être impuissante et d’avoir l’impression de laisser tomber mon copain dans une épreuve où il aurait bien besoin de moi.

Il y a aussi le fait que je suis de nouveau seule, après avoir voyagé pendant presque deux semaines avec Juan, un Colombien qu’Annie et moi avons rencontré à Sapa. Sa mission, qui lui a été confiée par Annie autour d’une bière à 4000 dongs prise dans la rue à Hanoi, était simple : prendre soin de moi. Il peut dire mission accomplie.

Chiang Mai était une bien belle ville avec de très nombreux temples. Encore une fois, j’ai oublié qu’il fallait s’habiller décemment et j’ai dû m’acheter en vitesse un pantalon de pêcheur à 240 baths. Encore une fois, je me retrouve avec des pantalons que je ne remettrai jamais, sinon comme pyjama. Et encore une fois, à l’entrée, je me suis rendue compte qu’on pouvait louer des sarong pour 20 baths…

Le samedi, on a décidé d’aller voir des serpents et jouer avec des tigres. C’est marrant le feuillet qu’ils te font signer avant de rentrer dans les cages. Nous avons choisi de jouer avec les petits et les gros. C’est rude un tigre. Et impressionnant. Surtout quand il n’est pas content. On ne peut s’empêcher de se demander s’ils ne sont pas drogués, même si on vous assure du contraire.

On a aussi visité le village de Karen, où vivent les femmes au long cou. Malaise intense ici. Les femmes, les plus jeunes ultra maquillées, tentent de te vendre des trucs. J’avais mal au cou juste à les regarder. J’avais l’impression d’être soit dans un bordel, soit dans un zoo humain. Je n’ai pris aucune photo. Par décence. Le guide ne comprenait pas pourquoi.

On s’est baladé un peu partout dans la ville, avant de revenir à Bangkok par avion. Pour la première fois depuis mon départ, j’ai compté le nombre de jours avant de rentrer à la maison.

Mais d’abord, le Cambodge.

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Qu’est-ce que je fais maintenant?

Ce soir, je fais quelque chose d’excitant que je n’ai pas encore fait jusqu’à présent. Quelque chose de nécessaire. Qui prend du temps. De la concentration et du doigté. Je fais de la couture.

Après plus de trois mois à porter les mêmes vêtements, ceux-ci commencent à être un peu usés. Tout ce qui était blanc est maintenant d’une couleur indéfinissable, entre le bleu, le vert et le gris. Disons le franchement, même propre, ça a l’air sale. Il y a aussi mon sac, dont une ganse a lâché.

Je suis à Vientiane depuis deux jours. En début de semaine, nous nous sommes arrêtés à Vang Vieng. Très peu de temps. Normalement, c’est le gros party dans cette toute petite ville. L’attraction principale, c’est le «tubbing». En gros, ça consiste à prendre une grosse «trippe», comme celle sur laquelle on glisse en hiver. On prend un tuk tuk qui nous amène jusqu’en haut de la rivière. On se lance. Sans oublier de s’arrêter à tous les bars qui serpentent la rivière.

Le truc, c’est qu’il y a trois semaines, le gouvernement a décidé de fermer tous les bars. Il paraît qu’il y a trop de gens qui sont morts. Alcool et rivière ne font pas bon ménage. On a pu le constater en voyant les gens dériver jusqu’à nous, pendant qu’on prenait un verre. Il n’y en avait pas beaucoup qui étaient sobres.

Pour notre premier jour, on a décidé de prendre un cours d’escalade. Juste se rendre au site était déjà, pour moi, tout un exercice. Rendu en haut, ça s’est gaté un peu.

J’ai le vertige. À partir d’une certaine hauteur, mes pieds figent d’eux même. J’ai beau essayer de les bouger, il n’y a pas grand chose à faire. Ils ne veulent rien savoir. Ce n’est pas pratique en escalade. La seule montée que j’ai réussi, c’était la plus facile. Celle où j’avais des roches dans le dos, au lieu du vide. Mais bon, la vue était superbe et je me suis bien amusée quand même.

Le lendemain, on devait décider si on faisait le «tubbing» ou non. Si on partait ou non. Parce que Vang Vieng, c’est beau, mais il n’y a pas grand chose à faire. Il s’est mis à pleuvoir. On a acheté nos billets de bus. Évidemment, une fois achetés, le soleil brillait.

À Vientiane, on a visité des temples. Il y a des milliers de Bouddha partout. Un édifice qui ressemble étrangement à l’Arc de triomphe et qui a été construit avec les matériaux destinés à un aéroport. Ici aussi, c’est assez tranquille.

Je regarde le calendrier et le petit hamster dans ma tête commence à s’emballer. Le temps passe si vite, je dois décider ce que je veux faire. Pour commencer, j’ai décidé d’aller à Chiang Mai. C’est à côté. À peine 15 heures d’autobus. Puis je redescendrai vers le sud.

Sabaidee!

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J’aime le Laos

Je suis arrivée au Laos avec beaucoup d’attentes. Les voyageurs que j’ai croisé sur ma route sont tous, sans exception, tombés en amour avec ce pays. Dès ma sortie de l’avion, j’ai su que j’allais aimer le Laos.

D’abord l’aéroport. Tout petit. Un minuscule formulaire à remplir pour obtenir le visa. Un douanier souriant qui ne me pose aucune question. Je me suis dit que ça allait se gâter à la sortie. Il y a rarement quelque chose que je déteste plus que de sortir d’un aéroport ou d’une station de train/autobus, encombrée de mes deux sacs à dos, la plupart du temps affamée, fatiguée et suintante. On a l’impression d’être une proie facile pour les méchants vautours qui vous crient après, tentent d’empoigner votre sac et vous suivent à la trace jusqu’à ce que, de guerre lasse, vous preniez le premier taxi venu et inévitablement, vous vous faites rouler.

Mais rien de tout ceci n’est arrivé quand je suis sortie de l’aéroport de Luan Prabang. Besoin d’un taxi? Facile. Il y a un petit kiosque. On vous demande où vous allez. Vous payez. Le chauffeur de taxi est souriant et prend même gentiment votre sac. Tout au long du trajet, il se fait un plaisir de vous montrer les attractions de la ville.

J’étais déjà assez impressionnée, quand je suis arrivée à l’hôtel. Comme c’est la basse saison, il n’y a pas beaucoup de monde. J’ai eu droit à une chambre privée, au lieu du dortoir que j’avais réservé.

Le lendemain, c’était jour de marché. Tout le long de la rue principale, les kiosques s’étendent à perte de vue. Ce qui est bien avec les marchés, c’est qu’on a l’occasion de prendre le pouls de la population. Ici, on mange beaucoup d’oeufs durs. Il y a toujours un vendeur pas très loin, qui fait bouillir le tout sur un réchaud de fortune. Les enfants aiment particulièrement les oeufs de caille. Tous les petits garçons ont des fusils-jouets. Partout, des vendeurs de ballons Angry Bird. Les femmes se promènent avec des parapluies pour se protéger du soleil. Souvent, ce sont les hommes qui portent les bébés, dans un tissu à carreaux. Et il n’est pas rare de voir plusieurs d’entre eux déambuler bras-dessus, bras-dessous.

Je suis allée marcher sur les rives du Mékong. Ses eaux me font penser à du lait au chocolat. On a le goût d’en prendre une grande gorgée. Inutile de mentionner que ce n’est absolument pas recommandé.

La chose qui m’a le plus frappé, c’est l’absence totale de klaxons. Après près d’un mois à se faire klaxonner à toutes les deux secondes, ça fait un bien fou aux oreilles.

Samedi, à Luan Prabang, c’était jour de fête. Je me suis levée aux aurores, question d’assister à la cérémonie des offrandes aux moines. Ici, à chaque matin, la population se masse dans les rues afin d’offrir aux moines de la ville nourriture, argent et recevoir leur bénédiction. C’était étrangement émouvant de voir les moines défiler, dans leur sarong orange, et tendre leur sac pour recevoir leur ration.

En après-midi, on a assisté à des courses de bateaux. La foule était en délire. Ça chantait. Ça jouait du tambour. Vraiment très impressionnant. C’est l’équipe aux chandails orange et vert qui a gagné. Ils ont défilé dans les rues avec ce qu’on croit être leur trophée.

Le soir, on a été prendre un verre. C’est là qu’on s’est aperçu qu’au Laos, il y a un couvre-feu. Tout doit fermer à 23h30 pour permettre aux locaux de rentrer chez eux avant minuit. On excuse un peu les touristes, mais comme il n’y a absolument rien à faire, on rentre quand même à l’hôtel. Officiellement, ce couvre-feu vise à lutter contre l’alcoolisme des jeunes. Ça ne marche pas tellement, étant donné que ceux-ci commencent à boire juste plus tôt dans la journée.

Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec les éléphants. Nous sommes allés dans un village pour faire un trekking. C’est très haut un éléphant. C’est dur de se tenir sur son cou. Ça a de drôles de petits poils rêches sur le coco. J’aime les éléphants.

On s’est promené en bateau sur le Mékong, jusqu’à une belle cascade. Elle traverse les bois. Je me suis fait kidnapper par un groupe de chinoises en délire qui voulait absolument prendre des photos avec moi. C’est vraiment étrange comme pratique. J’imagine le retour à la maison: « Ça, c’est une photo de moi avec une parfaite étrangère. C’était une blanche qui avait l’air d’avoir trop chaud. » Et moi, sur la photo, l’air mal à l’aise, toujours un peu raide, parce que franchement, c’est trop bizarre. Ça se passe toujours de la même façon. D’abord une photo de groupe. Ensuite des photos individuelles. Sauf qu’habituellement, les Chinois voyagent en groupe. Quand ça fait 30 photos que tu fais, tu penses à fixer un prix.

Demain, on descend vers le sud, direction Vang Vieng.

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La tête dans les nuages

J’ai eu un moment carte postale au Vietnam. Après avoir dormi dans le train, nous sommes arrivées à Sapa, question de faire un mini trek et visiter les habitants des villages Hmong.

Le matin, dans l’autobus qui nous menait à notre hôtel, la vue était tout simplement à couper le souffle. Lentement, le brouillard du matin laissait place à d’immenses montagnes vertes foncées. Accrochées aux flans, des rizières. D’un vert plus tendre, elles découpent étrangement le paysage. Il a fallu que je me pince pour m’assurer que j’étais bien là.

Notre guide, Chu, est membre de la tribu. Ses longs cheveux noirs tombent plus bas que les fesses. Chez elle, les femmes ne se coupent jamais les cheveux. Son costume est magnifique. Noir. Brodé de couleurs vives. Je me demande vraiment comment elle fait. Il fait une chaleur intense sous le soleil. Nous sommes en nage. Mais pas elle. Ça doit être génétique.

Pour notre premier trek matinal, nous rendons visite aux habitants du village nommé Cat Cat. Dès le départ, plusieurs femmes nous accompagnent. Elles nous font promettre de leur acheter un souvenir. Leurs mains sont bleues, presque noires, à force de marteler l’aluminium dont elles font leurs bracelets.

Nous marchons à flan de montagnes. Partout des rizières aux différentes teintes de vert. On s’enfonce dans la forêt, jusqu’à une chute d’eau. On traverse un pont suspendu. Tout est paisible. Ça fait un bien fou après le chaos de Hanoi.

En revenant à Sapa, nous avons traîné dans les rues. Regardé un groupe de vieux Vietnamiens jouer au volley-ball. On s’est acheté des beignets tout juste sortis de l’huile. Et on a rencontré l’Australien qui nous suit depuis Nha Trang. Il est toujours partout celui-là.

Le lendemain matin, les nuages enveloppaient les montagnes. C’était la première fois, depuis que je suis en Asie, que j’ai mis une petite laine. Notre groupe, Annie et moi, deux Colombiens et deux Israéliens, sommes partis de bon pied, direction un autre village. Six heures de trek. Heureusement qu’il ne faisait pas trop chaud. Des femmes ont marché avec nous. Tout le long du trajet. Sans rien nous demander. En nous montrant où poser les pieds dans les pistes boueuses. Je suis tombée. Lentement. Elles ont bien rit.

Il semble que ce soit la saison des récoltes. Dans les champs, hommes et femmes s’activent pour couper le riz. On frappe les tiges violemment pour en faire tomber le riz. Tout est encore fait à la main.

En marchant dans le village, j’ai longuement discuté avec Rotem, l’Israelienne. C’était sa lune de miel. Avant ça, elle avait été dans l’armée pendant deux ans. C’était un peu étrange de discuter de tout ça avec elle, avec ces magnifiques paysages autour de nous. Surtout quand elle me disait qu’elle était vraiment très bonne avec les fusils.

Nous sommes revenues à Sapa en fin de journée et avons repris le train pour Hanoi. Notre périple vietnamien tire à sa fin.

 

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Le 24 heures de malchance

Voyager en Asie permet de remettre les choses en perspective. Quand le seul fait d’avoir, dans une halte routière, une toilette normale, pas trop sale, et que ça fait ton bonheur, on se dit que ça ne prend pas grand chose pour être heureux. Et si en plus il y a du papier, on est presque au paradis.

Je parle beaucoup de toilette dans ce blogue. Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point c’est important. J’ai visité mes pires toilettes à vie au début de la semaine. Ça a fait partie de notre 24 heures de malchance. Quand tout arrive en même temps.

En voyage, quand tout va bien, on est content. C’est quand les choses commencent à coincer un peu qu’on se rend compte que parfois, on est vraiment loin de chez soi. Ça a commencé à Hué. Il pleuvait. Vraiment beaucoup. On est au début de la saison des pluies.

On s’est un peu baladé dans la ville, mais il n’y avait personne. Les Vietnamiens ne sont pas fous. Quand il pleut, ils restent chez eux. Les seules personnes qu’on croise dans la rue, c’est des touristes comme nous. Qui ont toujours l’air un peu tarte sous leur poncho acheté 1$ à la dame qui a sûrement fait fortune cette journée-là.

On voulait faire un tour de la ville, mais notre hotel a réservé autre chose. On a choisi de le faire quand même, en précisant qu’on voulait revenir tôt pour visiter la citadelle. Le guide nous a plutôt débarqué du bateau sur le bord de la rivière, dans un champ. On s’est débrouillées toutes seules. Vite vite, on a visité la citadelle de Hué. Rentré à l’hôtel en motocyclette et attendu notre autobus de nuit. On a à peine eu le temps de s’acheter une baguette et un petit morceau de «La vache qui rit» pour souper. On n’avait pas de couteau, alors on a étendu le fromage avec une brosse à dent.

Notre voyage a duré 18 heures. Nous avons été arrêté pendant trois heures, au milieu de nulle part, sans que personne ne nous explique rien. Avec de la musique vietnamienne dans le tapis. Je sais pas si vous avez déjà entendu de la musique vietnamienne, mais à 6h du matin, quand tu n’as pas vraiment dormi, ça sonne un peu comme si on égorge un chat. Quand finalement, l’autobus est reparti, on s’est rendu compte que la route était inondée. Et pas à peu près.

Notre arrivée à Hanoi a été un peu chaotique. D’abord nos sacs, complètement trempés. Puis ce chauffeur de taxi qui voulait plus d’argent, a empoigné mon sac, ne voulait plus me laisser partir et a finalement frappé Annie à la tête. Comme comité d’accueil, on a déjà vu mieux.

Heureusement, nous avons rencontré un vieil Irlandais qui a restauré notre foi en l’humanité. Et surtout, on est allées en croisière à Halong Bay. C’est absolument magnifique. Comme sur une carte postale. Notre bateau, le Poseidon, voguait tranquillement au milieu de ces formations rocheuses aux formes particulières. On a visité une immense grotte, avec des stalagmites et des stalagtites. On a fait du kayak. Fait peur à de petits crabes noirs. Mais surtout, on a rencontré des gens formidables. On a beaucoup rit au souper. On a terminé la soirée sur le pont supérieur, en buvant une bière et regardant les étoiles. C’était calme. Paisible. Comme si chaque chose était parfaitement à sa place.

Nous sommes rentrées à Hanoi le lendemain, en passant par le traditionnel magasin de poterie/laque/statue de marbre où personne n’achète jamais rien. On est allées souper avec un couple qu’on a rencontré sur la croisière. Wayne et Edna. Deux Texans absolument sympathiques. On a mangé dans la rue, comme les Vietnamiens. Wayne a commandé des «drinks» de toutes les couleurs. Le plus beau était jaune fluo.

On reste encore un peu à Hanoi avant de quitter pour un trek à Sapa. On est un peu déçues. On voulait aller voir le corps d’Ho Chi Minh, mais il est en Russie pour un petit rafraîchissement. Tant pis, on va aller voir les water puppets à la place.

 

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Cooking, Shopping and Transpotting

J’aime les choses un peu absurdes. Comme rencontrer une gang d’Écossais et faire la fête avec eux au Vietnam. À Nha Trang, pour vous inciter à entrer dans un bar, on vous offre un shooter et une bière gratuite. Le shooter a presque toujours la couleur et le goût du M. Net. Tout le monde boit dans les mêmes verres. Mais bon, quand c’est gratuit…

Nous sommes parties de Ho Chi Mihn mercredi, en Slepping bus. C’est un autobus où chaque passager a un lit et une petite couverture en polard, souvent avec des motifs de fleurs ou de calinours. Vraiment génial comme idée. Sauf qu’il n’y a jamais de toilette. Sur ma liste de choses que je ne voulais pas nécessairement faire dans la vie, j’ai maintenant faire pipi en public, en pleine nuit, sur le bord de la route, les fesses vers la jungle, avec huit autres personnes, en priant pour qu’un serpent ne se glisse pas dans mes culottes à mon insu. Évidemment, j’ai oublié le papier de toilette dans mon sac. Qui est resté dans l’autobus.

Nous avons séjourné trois jours à Nha Trang. J’ai passé la première journée à la plage pendant qu’Annie faisait de la plongée. Le soir, nous sommes sorties avec les Écossais et avons écumé les bars de la ville. Ils savent vraiment faire la fête. Je dois avouer qu’un mal de tête m’attendait le lendemain matin et que c’est beaucoup plus difficile à supporter quand il fait 45 degrés. On a quand même réussi à aller dans un spa tremper dans des bains de boue et des sources chaudes. Très amusant, surtout quand on nous a donné un bain en forme de cœur.

Le lendemain, on avait rendez-vous dans un des restaurants pour notre classe de cuisine. Après avoir décidé du menu, notre chef nous a amené au marché choisir nos ingrédients. Une chose est sûre, on ne peut douter de la fraîcheur des aliments. Partout des légumes. Des fruits. De la viande. Du poisson. Des serpents. Vivants. J’ai bu du jus de canne à sucre dans un sac en plastique. Et je sais maintenant choisir une carotte comme il faut.

Notre menu consistait en des rouleaux de printemps en entrée, une casserole de poulet et de poisson et une banane flambée au rhum pour dessert. Mes rouleaux étaient un peu trop gros et j’ai failli perdre mes sourcils dans la flambée, mais on s’est drôlement bien amusées. À la fin, notre chef a fait bouillir un œuf de canard avec un bébé dedans. Bien constitué et tout. Normalement, on aurait dû le manger à la cuillère. Il paraît que c’est délicieux. On n’a pas osé. Son petit bec me faisait de la peine.

Nous nous sommes ensuite dirigées vers Hoi An. C’est une très jolie ville où les tailleurs et couturiers offrent leurs services à tous les coins de rue. Souvent des robes. Sur mesure. On est des filles. On n’a pas résisté. C’est toujours un peu difficile d’essayer une robe quand on est totalement en sueur. Les vêtements collent. On reste pris dans une position impossible. Les Vietnamiennes rient gentiment de vous.

On a également visité My Son. C’est un endroit sacré à quelques kilomètres de Hoi An. Malheureusement, les temples hindouistes qui s’élevaient dans la vallée ont été bombardés par les Américains. Il ne reste pas grand-chose. Mais ce qui demeure est magnifique. Encore aujourd’hui, les scientifiques se demandent comment on a pu construire de telles splendeurs sans aucun mortier.

Notre prochaine destination : Hué.

PS. J’ai de petits problèmes d’Internet. Je vais tenter de mettre plus de photos plus tard.

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