Je n’aurais pas cru, après toutes ses semaines à voyager un peu partout en Asie, que le plus difficile serait à venir. Je croyais avoir passé par-dessus les obstacles de la solitude, de la peur, de la barrière de la langue. Mais non. Il me restait à voyager en Chine. En groupe. Avec 29 autres Québécois.
*** Petite parenthèse. J’ai écrit les textes sur la Chine au fur et à mesure, mais je n’ai pas pu les publier pour cause de censure chinoise. Par souci d’honnêteté, je choisi de les publier tels quels. Bon continuons. ***
Pour ma décharge, il faut avouer que ça fait quand même plus de quatre mois que je fais ce que je veux, quand je veux, que je vais où je veux. J’ai faim. Je mange. Je suis fatiguée. Je dors. Je m’emmerde? Je change de ville. Et maintenant, je dois composer avec un groupe. Je ne veux pas me plaindre, loin de là. Mais disons que c’est un gros changement pour moi.
Je suis arrivée à Beijing le jeudi, un jour avant le reste du groupe. Comparativement au Vietnam, Beijing m’a immédiatement surprise. Pas d’attaque de chauffeurs de taxi à la sortie de l’aéroport. Une autoroute bien entretenue. Pas de motocyclettes qui zigzag dans tous les sens. De gens qui traversent la route avec des canards. Ou des marchés ambulants. Je me suis presque entendue penser : «Ben là, c’est comme chez nous.»
J’ai bien rigolé en arrivant à l’hôtel. Un cinq étoiles. Et moi, avec mon vieux linge. Mon gros sac orange sale. Un peu confuse par mon lever à 4h du matin, une escale et l’arrivée en Chine. Le portier était presque trop poli pour me regarder bizarrement. En entrant dans la chambre, je me suis mise à rire. Elle était plus grande que mon appartement. Et il y avait quelque chose que je n’ai pas vu depuis des lustres. Un bain. Je me suis prélassée dedans jusqu’à être bien plissée.
Le groupe est arrivé le lendemain en début de soirée. J’étais super contente de voir mon amie Marie-Lou. Depuis l’université qu’on parlait d’aller en Chine ensemble. Promesse tenue!
Le premier jour, on a visité la Place Tian-An-Men. C’est immense. Et rempli de touristes. À l’autre bout, l’entrée de la Cité Interdite avec le portrait de Mao. Comme dans les films. C’est là qu’on se dit qu’on est vraiment à l’autre bout du monde.
La Cité interdite est absolument magnifique. Les bâtisses en bois luisent au soleil grâce à leurs toits de céramique. Les couleurs sont éclatantes. C’est grandiose. Et quand on se perd dans les dédales de la résidence de l’empereur, avec ses arbres et ses monuments de rochers, on pourrait facilement y passer la journée.
En après-midi, on a visité le Temple du ciel. Il est situé au centre d’un immense parc. C’était dimanche. Le parc était rempli de Chinois. Certains, les plus âgés, jouaient aux cartes. Plusieurs chantaient. Des cerfs-volants flottaient dans le ciel. Le temple, multicolore, surplombe les horizons. Au loin, on voit les gratte-ciels embrouillés.
Ensuite, question de vivre l’expérience à fond, on a fait un tour de pousse-pousse dans le Vieux-Quartier. Puis on est allé à l’Opéra. C’était super intéressant. Malheureusement, il a fallu quitter à la moitié de la présentation. Mais bon, consolation, demain, c’est la Grande Muraille.
- Mercantile arrive en Chine.
- A Beijing.
- Place du peuple.
- La Cité interdite.
- Au paradis.
- Mercantile aime la Grande Muraille.
- Encore la Grande Muraille.
- Encore.
- Et encore…
- Mercantile aime l’alcool chinois.



















































































































