Les motocyclettes du Vietnam

Traverser la rue à Ho Chi Mihn relève à la fois de la gymnastique, du ballet et du sport extrême. À chaque fois, en regardant défiler les centaines de motards dans tous les sens, on se demande si on a vraiment besoin de traverser. Il doit sûrement y avoir un autre moyen. Puis on se lance. Lentement. Je crois qu’à chaque fois, je retiens mon souffle. Le bon côté de la chose, c’est quand on arrive sain et sauf de l’autre côté, on remercie le ciel d’être encore en vie. Ça rend l’expérience encore plus inoubliable.

Je suis arrivée au Vietnam lundi dernier. J’y ai rejoint mon amie Annie. Depuis des années, on se dit qu’on doit voyager ensemble. On s’est bien rattrapées au cours des derniers mois.

Ho Chi Minh est typique des villes d’Asie que j’ai vu jusqu’à maintenant. Mais elle est un peu moins chaotique. Partout des agences de voyage. Des restaurants. Des salons de beauté. On vous invite sans cesse à entrer, parce que c’est «cheap cheap». Il y a aussi beaucoup d’Happy Hour. Just for you my friend. Je me suis achetée un t-shirt «Good Morning Vietnam». Mais je jure de ne pas le porter ici.

Lundi, on s’est promené dans le quartier des backpackers. J’ai bu ma première bière vietnamienne, LaRue. On sent encore l’influence française dans la cité. Il y a beaucoup d’affichage français. Certains vietnamiens, surtout les plus âgés, parlent encore la langue. À chaque matin, nous avons une baguette bien croustillante pour déjeuner.

Mardi, nous avons fait une journée thématique «Guerre du Vietnam». On s’est d’abord jointes à un tour pour visiter les Cu Chi Tunnels. Pendant la guerre du Vietnam, les Viet Cong ont creusé plus de 200 km de tunnels pour échapper aux américains et leur faire une guérilla sans merci. Ce royaume souterrain était incroyablement bien organisé. Il y avait même un hôpital! Je n’ai pas été capable de passer dans l’un des tunnels. Trop étroit. Trop chaud. Mais on était une bonne dizaine à avoir rebroussé chemin. Je me sentais un peu moins chicken.

Notre guide, M. Bean, était super intéressant. Il était officier pour les Américains pendant la guerre. Inutile de dire qu’il ne l’a pas eu facile quand ceux-ci sont repartis. C’est vraiment étrange d’avoir quelqu’un en face de soi qui a fait la guerre qu’on a étudié dans les livres. Au cours de la visite, alors qu’on marchait dans la jungle et que les employés faisait sauter des pétards ou je ne sais quoi pour l’ambiance, je ne pouvais m’empêcher de penser à Forrest Gump. J’avais juste envie de crier «Cours Forrest, cours».

À la fin de la visite, M. Bean nous a raconté le moment où il a quitté l’armée américaine. Et il s’est mis à chanter. Hey Jude. Nous étions là. Près d’une trentaine de touristes et un guide vietnamien, à chanter une toune des Beatles au cœur de la jungle. C’était magique.

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Le durian: ce fruit maléfique

On ne peut pas le manger quand on a bu de l’alcool, sous peine de sombrer dans une longue somnolence. Il fait monter la température du corps et on doit manger un fruit spécial après pour faire redescendre celle-ci. Il sent tellement mauvais qu’il est interdit de le transporter dans le métro de Bangkok. Je parle du durian.

Depuis que je suis arrivée en Thailande, je veux essayer le durian. Mais c’est compliqué, car il semble que je ne suis jamais dans les conditions optimales pour le faire. Je pensais y goûter aujourd’hui. C’était ma mission de la journée. Marie, une sympathique fille du Danemark avec qui je traîne depuis que je suis à Koh Samui (Koh veut dire île en thai), devait m’assister dans l’opération si jamais quelque chose se passait mal.

Alors que j’étais en train d’acheter ledit fruit, un gentil monsieur et sa femme m’ont demandé si javais l’intention de boire de la bière après l’avoir mangé. Comme c’était déjà fait, ils m’ont fortement recommandé de ne pas le faire. J’ai choisi un autre fruit à la place. Un mangosteen (désolée je ne sais pas le nom français). Le fameux fruit qu’il faut manger après. Très sucré. C’était bon. Jusqu’à ce que je l’échappe par terre.

Mais bon, ce n’est pas comme si je n’avais pas goûté du tout au durian. J’en ai mangé du séché dimanche dernier. Lorsque je suis allée visiter le Chatuchak Market de Bangkok. Ça goûte un peu les amandes.

Lundi soir, j’ai pris l’autobus pour me rendre à Koh Samui. Douze heures bien comptées, avec le ferry. C’est fancy un autobus en Thailande. Au premier coup d’oeil, avec les petits rideaux en froufrou et le trop-plein de bagages, je n’étais pas trop sûre. Finalement, j’ai eu droit à un service top-classe. Une couverture pour la nuit. Un lunch. Un repas tardif gratuit. Un café le matin. Le tout servi par un agent de terre. On prend des notes au Québec.

Samui m’a vraiment émerveillée. La mer turquoise. Le sable blanc. Les collines verdoyantes. L’extrême gentillesse des gens.

Je vais à la plage. Même si je suis allergique au soleil. Je ne reste pas longtemps. J’ai encore mon teint d’Angleterre. On s’est baigné. Un peu. Juste assez pour se rendre compte, un peu trop tard, qu’on était les seules personnes dans l’eau. Et se faire attaquer par des jellyfish minuscules.

Hier, nous avons fait le tour de l’île. Nous avons visité les principales attractions. Un des highlights, c’est un moine momifié. Il est mort en méditant, il y a plus de trente ans. On l’a laissé dans cette position. Il trône dans un espèce d’aquarium. On lui a mis des Ray-Ban.

Aujourd’hui, nous sommes allées faire du kayak et du snorkelling à Ang Thong National Marine Park. C’était absolument magnifique. J’ai vu des poissons volants. Des singes. Des grosses bibites. Il a plu à notre retour. On est allées s’acheter notre souper au marché, là où dansent les «ladyboy». J’ai encore pris un pad-thai. Comme à chaque jour.

 

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Bangkok était la bonne réponse

Vous avez été nombreux à répondre à la question concernant ma prochaine destination. J’ai vu Bagdad, Berlin, Bratislava (j’avoue que celle-ci m’a passé par la tête). Et bien la bonne réponse était Bangkok.

Mercantile et moi avons atterrit à Bangkok tôt vendredi matin. Après un vol de plus de 18 heures incluant une escale à Amsterdam. Ç’a été tellement long que je ne me souvenais plus de la dernière fois que j’avais dormi. Ajoutez à cela le décalage horaire, ça vous donne une fille vraiment en shape.

Quand je ne dors pas bien ou que j’ai faim, j’ai tendance à amplifier les choses. Toutes ces conditions étant réunies à mon arrivée en Thailande, j’avoue que ma première réaction en a été une de panique. Pour être parfaitement honnête, j’ai vraiment pensé prendre mon sac, attraper le premier taxi qui passait et acheter un billet pour le premier avion, direction Montréal.

Au premier abord, tout semble tellement différent et loin de ce que je connais. La rue où s’entremêlent voitures, piétons et tuk tuk dans ce qui ressemble à un ballet chaotique. Les petits étals de bouffe où l’on retrouve tout et n’importe quoi. Le bruit des motos qui vous klaonnent alors que vous ne savez pas où vous garrocher.

Je suis restée assez longtemps à l’hostel pour me calmer un peu et prendre une douche bien méritée. J’y ai rencontré Sergio, un espanol qui venait lui aussi d’arriver et qui m’a proposé d’aller me promener. On a visité Khao san Road, puis j’ai mangé mon premier repas thai et bu ma première bière. À 21 heures, j’étais couchée, complètement épuisée.

Aujourd’hui, Sergio et son amie Kung, qui est Thai, m’ont gentiment proposé de les accompagner dans la ville. Nous avons visité le Grand Palace où se trouve le Buddha d’émeraude, qui se trouve être en jade. C’est l’un des endroits les plus sacrés de Thailande. Le Buddha possède trois habits qu’on change selon la saison. Présentement, il porte celui de la saison des pluies.

Nous avons compris pourquoi plus tard lorsque nous avons dû nous abriter sous un parasol pendant plus de deux heures. Quand il pleut en Thailande, il pleut longtemps. Et fort. Laissez-moi vous dire qu’un parasol, ça ne protège pas beaucoup. Et la pluie, ça fait sortir les coquerelles. J’ai rencontré ma première coquerelle à vie aujourd’hui. Sur l’épaule de Sergio. On n’a pas compris comment elle a pu se rendre jusque là. Il paraît qu’elles peuvent planer. Charmant.

Nous avons visité le Wat Pho où demeure le Buddha couché. Il est absolument gigantesque. Nous avons ensuite pris l’autobus. Il ne s’arrête pratiquement jamais. Ni quand tu embarques. Ni quand tu sors. Ensuite, nous avons été rejoindre une amie de Kung pour souper. Honnêtement, sans Kung, je n’aurais jamais osé goûter à tous ces plats délicieux. Ni visiter autant de choses. Je les remercie sincèrement, elle et Sergio.

Demain, nous allons visiter un marché flottant. Sergio veut aller voir de la boxe thai. Ça risque d’être amusant.

Pour terminer, mes petites leçons persos. Il faut se couvrir les jambes pour visiter un temple. On mange avec une cuillère. Et des coquerelles, ça plane.

 

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Se faire rouler à Prague

Après mon périple en Belgique, je me demandais quel pays je pouvais bien visiter. Tant qu’à être en Europe, aussi bien en profiter. Après avoir consulté mes guides de voyage personnels, j’ai opté pour une petite visite à Prague.

Du premier coup d’œil, Prague m’a fascinée. L’énergie qui s’en dégage est assez spéciale. Même si la République Tchèque est maintenant ouverte au monde, on sent encore que le communisme et la nostalgie de celui-ci n’est jamais vraiment bien loin.

Dès ma première soirée, j’ai rencontré Cristina, une brésilienne qui est venue terminer son PHD à Toulouse et qui profitait de ses dernières semaines en Europe pour visiter le plus d’endroits possibles. Le temps de notre séjour, nous sommes devenues inséparables. Je crois que ça arrive souvent quand on voyage seule. On s’accroche rapidement aux personnes avec qui on s’entend bien.

Ma première journée peut se résumer en un mot : marcher. Nous avons d’abord décidé de faire un tour de ville. Notre guide, Simon, incarnait le jeune routard typique. Parti d’Angleterre pour réaliser son tour du monde, il s’est d’abord arrêté à Prague. Il n’en est jamais reparti. Il est tombé en amour avec la ville. Puis avec une fille bien sûr.

Prague a été préservée, en grande partie, des dommages de la Deuxième Guerre Mondiale. Son architecture baroque et médiévale se mélange pour donner des contrastes saisissants. Sans entrer dans les détails, il faut voir l’horloge astronomique, un chef d’œuvre d’ingénierie qui ne donne pas l’heure, mais les signes du zodiaque. Le château. La cathédrale St-Guy. Le quartier juif. Le pont Charles. Etc. Etc. Etc.

Pour notre deuxième journée, nous avons décidé d’aller visiter Kutna Hora où se trouve la Bone Chapel. Elle est décorée grâce aux ossements de plus de 70 000 personnes. Encore maintenant, je me demande bien si j’ai apprécié ou non.

Pour notre troisième et dernière journée, nous avons choisi de déambuler dans les rues. Au hasard. Nous avons rencontré un marchand qui ne voulait pas nous vendre ses fraises et un serveur qui nous a quelque peu roulées. Mais je crois que ça aussi, ça fait partie du plaisir de voyager.

La bière tchèque est bien bonne. On y trouve beaucoup de Budweiser. Mais ici, c’est l’originale. Pas celle que les Américains auraient honteusement copiée.

Pour les prochaines semaines, j’ai changé quelque peu mes plans. Pour bien assimiler mon anglais, j’ai choisi de le vivre. Et le meilleur moyen de le faire est en voyageant.

Je vous laisse deviner ma prochaine destination. Elle commence par un B.

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Quand on trouve 150 euros

Ce matin, j’étais triste. Mon amoureux est retourné à Montréal. Au lieu de traîner comme une âme en peine dans les rues de Bruxelles, j’ai décidé de me rendre de ce pas à l’aéroport. Même si j’en avais pour 9 heures d’attente.

J’en ai profité pour préparer tranquillement la suite de mon périple. Et pour regarder passer les voyageurs. Quand enfin le temps est venu pour moi de passer de l’autre côté de la barrière magique, il ne restait plus que deux heures avant le décollage.

J’avais faim. Je n’avais plus que deux euros en poche. Même pas assez pour m’acheter une bouteille d’eau. Ça coûte cher les bouteilles d’eau dans les aéroports. Comme ça m’arrive parfois quand je ne veux pas dépenser, je me disais que de toute façon, je n’avais pas faim.

Je suivais une fille qui marchait vraiment trop lentement. Qui regardait le paysage. Le problème, c’est qu’il n’y a pas vraiment de paysages dans un aéroport. Je l’ai dépassée par la droite. Deux pas plus loin, j’ai aperçu quelque chose par terre. Sans prendre le temps de m’arrêter –  je suis souple quand même – je me suis penchée, agrippé ladite chose et poursuivit mon chemin comme si de rien n’était.

Ça avait l’air d’un paquet de feuilles chiffonné. Je l’ai ouvert lentement. Je me suis rendue compte que c’était un billet de cinquante euros. J’ai continué à ouvrir. Il y en avait d’autres. Je me suis assise sur le premier banc venu. J’ai continué à ouvrir. Il y avait deux autres billets. 150 euros en tout. Je me suis mise à rire.

Dans des moments comme ceux-là – pas comme si trouver un montant d’argent aussi élevé m’arrive souvent – je me demande quoi faire. Et inévitablement, je pense à Edward aux mains d’argent. Quand le père de famille lui demande ce qu’il ferait s’il trouvait un gros sac d’argent. Pour tester sa morale.

J’ai testé la mienne. Je suis retournée près de l’endroit où j’avais trouvé l’argent pour voir si quelqu’un y retournerait en ayant l’air de chercher de quoi. J’ai cherché un stand de police pour leur demander si quelqu’un avait perdu des sous.

Je suis allée souper. Et m’acheter une bouteille d’eau.

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B comme bière en Belgique

Il y a décidément beaucoup trop de bonnes choses en Belgique. Du chocolat, évidemment. Des gaufres. Des moules. Des frites. Et de la bière. Avec mon copain, nous sommes allés dans un bar où il y avait une carte grosse comme un cartable. Plus de 2000 sortes. On en a essayé quatre. Pour commencer.

Bruxelles est une ville sympathique, même si après quelques jours, nous ne sommes toujours pas en mesure de retrouver notre chemin. Les rues sont trop sinueuses. Et il y a trois rues du Boucher. Heureusement qu’il y a la Grande Place pour se repérer.

Mon amoureux est venu me rejoindre pour quelques jours. C’est son premier voyage en Europe. On s’est retrouvés, sans le savoir, à la même heure, à la réception de notre hôtel. La réceptionniste a assisté à de belles retrouvailles. Je suis vraiment contente de déambuler dans les rues en sa compagnie, main dans la main. On célèbre notre dixième anniversaire de couple. On est quand même fiers de nous.

Nous avons vu le Manneken Pis, la Jeanneke Pis et le Zinneke Pis. Quand on y pense, c’est plutôt drôle d’être reconnu partout dans le monde comme la ville où un petit bonhomme pisse. Je suis un peu déçue. C’est la deuxième fois que je le vois et il est encore nu. J’aurais bien aimé le voir en costume. Il paraît qu’il a même un gilet du Canadien dans sa garde-robe.

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Les fantômes d’Édinbourg

Voilà déjà quatre jours que je séjourne dans la capitale écossaise. Du premier coup d’oeil, je suis tombée en amour avec cette ville. Avec ses immeubles qui ont été dans les premiers gratte-ciel à exister. Avec l’atmosphère fébrile qui s’en dégage. Avec le majestueux château qui veille sur la cité et Arthur’s Seat, d’un vert intense, dominant l’autre côté de la ville.

Édinbourg a vraiment un charme particulier. L’architecture ici est magnifique. J’ai visité le château pendant près de quatre heures. Je crois bien être allée dans tous les recoins. J’ai aussi vu les Honneurs du royaume, les bijoux de la couronne. Comme pour tout ce qui concerne l’Écosse, ils ont une histoire bien sanglante à raconter.

J’ai également visité le Palace of Holyroodhouse, qui est la demeure officielle de la reine lorsqu’elle vient en Écosse. J’ai fait une visite des jardins et j’ai eu droit à un guide privé. Alexander m’a raconté des histoires bien intéressantes sur sa Majesté. Ses fleurs préférées sont les lys. Il m’a même montré son trajet favori. J’ai marché dans les pas de la reine Elizabeth.

Hier soir, je suis allée effronter mes peurs en participant à une ghost walk. Il paraît qu’Édinbourg est l’endroit le plus hanté de la Grande-Bretagne. Nous avons visité les subterranean vaults (je crois que c’est voûtes en français, mais ne suis pas certaine). Pour faire une histoire courte, quand Édinbourg s’est agrandie, les architectes de l’époque ont contruit des ponts pour relier la vieille ville aux nouveaux quartiers. Des immeubles ont été construits tellement près de ces arches qu’elles en sont devenues cachées. Mais habitées. Ses bas-fonds étaient fréquentés par les voleurs, les meurtriers. Des gens pas gentils du tout quoi.

Bref, ces voûtes ont été «redécouvertes» vers les années 90 et on peut maintenant les visiter. Elles sont réputées pour être hantées et la BBC a même fait des reportages là-dessus. C’est vraiment impressionnant de se promener dans ce labyrinthe de pierres, la tête raclant le plafond, en priant pour que les chandelles tiennent le coup. Le spectre le plus menaçant habite une petite pièce sombre. On croit qu’il y aurait tué quelqu’un et l’aurait emmuré au fond. Il n’aime pas vraiment avoir de la compagnie. Certaines personnes ont rapporté avoir sentir un souffle chaud dans leur cou et l’avoir entendu murmurer Get out! Heureusement, je n’ai reçu la visite d’aucun fantôme.

Je quitte l’Écosse demain pour retourner quelques jours chez Annie. Ma prochaine destination sera la Belgique. Bières, moules et chocolat en perspective!

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The Haggis Experience

L’avantage d’être née en Abitibi, c’est que je suis déjà habituée à couvrir de longues distances, que ce soit en auto ou en autobus. C’est vraiment une chance, parce que du millage, j’en ai fait beaucoup depuis que je suis en Écosse.

Le seul problème, c’est que je ne peux rien faire lorsqu’on roule. Je ne peux pas écrire. Je ne peux pas lire. Tout ça me donne le mal des transports. Alors je n’ai d’autre choix que de regarder le paysage. Dormir. Observer les autres passagers. J’adore faire ça. Je suis assez observatrice. Prenez par exemple le trajet Inverness-Édinbourg. Je peux vous dire le nombre de fois que ma voisine de siège s’est mis du LypSyl, en suivant exactement le même rituel à chaque fois. Et qu’elle a mis et enlevé son vernis à ongle exactement quatre fois. J’imagine que c’est sa façon à elle de passer le temps.

Vendredi, je suis allée à l’Isle de Skye. Le paysage pour s’y rendre était à couper le souffle. Juste avant de passer le pont pour se rendre sur l’île, on traverse une vallée qui se nomme The Five Sisters. C’est tout simplement hallucinant. L’autobus roulait sur une petite route, enveloppée par ces gigantesques montagnes vertes et grises. On dirait qu’on allait se faire avaler par elles. Tout ce qui me passait par la tête, c’était : c’est complètement malade! Je n’aurais jamais cru voir autant de magnifiques paysages en Écosse. Malheureusement, les photos ne leur rendent pas justice.

J’ai débarqué à Portree. C’est un tout petit village de pêcheurs. Ma première mission : trouver un resto et expérimenter le haggis, le mets traditionnel écossais. J’y suis allée pour la totale. Haggis et Whiskey. J’ai été agréablement surprise. C’est très bon! Entre les deux, c’est le whiskey que j’ai le moins aimé. Le serveur du restaurant était tout content que j’ai apprécié mon expérience.

J’avais quelques heures à tuer à Portree. Malheureusement, il ne faisait pas très beau. Après être systématiquement entrée dans chacune des boutiques de souvenirs, j’ai assisté à la sortie de l’église d’un couple fraîchement marié. Tous les hommes étaient en kilt, même les enfants, c’était assez impressionnant.

Pour échapper à la pluie et au vent, je me suis réfugiée dans un pub. Il y avait un feu de foyer. Je me suis blottie dans une vieille chaise, une pint à la main, en écoutant les conversations.

De retour à Inverness, j’ai retrouvé ma chambre où deux Néo-Zélandaises de 23 ans complètement maboules se sont mises en tête de m’emmener «clubber» avec elles. Pour la première fois de ma vie, j’ai utilisé le fait d’avoir 31 ans comme excuse. J’ai quand même joué à un drinking game avec elles pour leur faire plaisir. Et pour échapper à la compagnie d’une étrange dame de 55 ans qui venait retrouver son jeune amant avec le consentement de son mari. J’éprouve toujours un certain malaise face aux gens qui se laissent aller à de telles confidences après 30 secondes de conversation.

Ma prochaine destination sera Édinbourg. Je dois dire Édinbra. C’est la seule façon pour moi d’arriver à quelque chose qui sonne potentiellement comme ça devrait en anglais.

 

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L’Inverness tranquille

Ce matin, dans l’autobus qui filait vers Inverness, je faisais dramatiquement baisser la moyenne d’âge. Devant et derrière moi, que des têtes blanches. J’en suis presque venue à me demander si je ne m’étais pas trompée d’autobus.

Tout s’est pourtant bien déroulé. Il y avait une «hôtesse de terre» qui nous a servi des scones et du thé. On a même eu droit à un petit fudge avant de partir. La classe!

Arrivée à Inverness, j’ai trouvé mon chemin dans le dédale de rues. L’hostel est situé juste à côté du château. Un château neuf, il faut le préciser. Qui n’a été construit qu’autour de 1840. De la petite bière de château par ici. De la fenêtre de la chambre, je vois la rivière Ness qui s’écoule tranquillement.

En après-midi, je suis allée visiter le Culloden Battlefield. C’est là que les Jacobites ont été massacrés par «le côté gouvernemental» comme ils disent dans l’exposition. Moi qui est une fan d’histoire, particulièrement des guerres et des rébellions – je ne sais pas pourquoi – j’étais comblée. En même temps, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un certain malaise en pensant aux centaines d’hommes qui se sont littéralement fait hacher sur place. Dans la lande, on retrouve les pierres gravées aux noms des différents clans. Elles marquent l’emplacement des fosses communes.

Culloden est situé en dehors d’Inverness. Ce qui est plutôt amusant quand le chauffeur d’autobus vous débarque en plein milieu de nulle part. Et quand j’ai demandé où était l’arrêt pour retourner en ville et qu’il m’a pointé une grosse roche, j’avoue que j’étais un peu sceptique. C’est vraiment l’arrêt d’autobus le plus bizarre que j’ai vu jusqu’à présent. J’imagine que ce ne sera pas le dernier.

Ce soir, je me suis promenée sur la voie qui serpente la rivière. Au loin, le coucher de soleil teintait les nuages de rose. Je me suis assise sur un banc près du château et j’ai écouté le band qui jouait dans un pub voisin. J’étais bien.

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L’Écosse sauvage

Il y a plusieurs choses que j’apprécie par-dessus tout. Traitez-moi de cinglée si vous voulez, mais j’aime beaucoup me lever tôt le matin et marcher dans les rues quasi désertes. Je trouve que ça sent bon, une ville, à ce moment-là.

Je suis à Glasgow depuis maintenant trois jours. La première journée, il a plu sans arrêt. J’ai même été obligée de m’acheter un parapluie, en plus de mon imperméable.

Le lendemain, j’ai pris la ville d’assaut. Je crois bien que j’ai marché Glasgow de long en large. Mes pieds m’en donnaient l’impression. Glasgow est une belle ville avec une architecture très intéressante. J’ai vu l’Université, la cathédrale, The necropolis. J’ai aussi visité le City Hall qui est presque entièrement fait de marbre à l’intérieur. Quand on ne se refuse rien…

Moi qui d’ordinaire adore voyager dans les grandes villes, depuis l’Irlande, j’ai plutôt le goût de voir des paysages. Ça tombait bien puisqu’aujourd’hui, je suis allée faire un tour dans la campagne écossaise.

Nous sommes partis tôt ce matin à bord d’un petit autobus blanc. Notre premier arrêt fut Loch Lomond. L’eau était noire et lisse. De majestueuses montagnes nous saluaient dans le petit matin. Contrairement à l’Irlande, l’Écosse me semble un paysage indompté. Tout y est plus brut, plus sauvage. Plus intimidant également. Comme si la nature en a assez vu de la bêtise des hommes.

Notre second arrêt fut Glen Coe. C’est là qu’a eu lieu, en 1692, le massacre de Glen Coe. Pendant douze jours, les habitants de cette vallée ont hébergé les soldats du roi, leur offrant le gîte et le couvert. Le treizième jour, les ordres sont arrivés. Ordre de tuer toute personne, homme, femme ou enfant, de moins de 70 ans. Debout devant The Three Sister, j’ai écouté, les larmes aux yeux, un air de cornemuse qui déchirait le silence. On dit qu’on peut toujours entendre leurs cris résonner dans la nuit. Je n’ai aucune difficulté à le croire.

Ensuite on s’est rendu jusqu’au Loch Ness. J’ai visité le château Urquhart qui surplombe les eaux salées. L’atmosphère autour du Loch Ness est vraiment mystérieuse. Il y a plus d’eau dans le Loch Ness que dans tous les lacs d’Angleterre et d’Écosse réunis. C’est à cause de sa profondeur. Plus de 700 pieds. Plus profond que la mer du Nord. Ça donne le vertige à l’envers. J’ai croisé Nessie à la fin de notre croisière. Oui, le monstre du Loch Ness est une femelle. Et elle est mauve.

Je suis revenue à Glasgow en début de soirée. Je marchais dans les rues, la tête pleine des images que j’ai vu au cours de la journée. Tout à coup, le son des cornemuses a emplit la rue. Je me suis approchée. C’était une classe de joueurs de cornemuse. J’ai continué mon chemin, le sourire aux lèvres. Dans ma poche, j’ai une roche du Loch Ness.

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