Revoir les amis… un an plus tard

Samedi dernier, je me promène avec mon amoureux, ma mère et ses amis. Direction: le Festival de Jazz. Mon téléphone vibre. Un texte apparaît: Hey Valerie! I’m in Montreal for the weekend.

C’était Sean. Le gars que j’ai rencontré au Cambodge. Celui avec qui je me suis prise pour Indiana Jones dans les temples khmers. Le temps d’un weekend, il est venu à Montréal rendre visite à une amie qu’il a rencontré en Égypte. Sean voyage partout, tout le temps. Il a des amis tout autour du globe.

Sur le coup, j’étais super contente! Qui aurait crû que je reverrais l’une des personnes qui m’a accompagnée dans mon périple de l’an passé. La plupart des gens que j’ai croisé vivent, sinon dans d’autres pays, sur d’autres continents. J’ai répondu sur-le-champ. Rendez-vous pris le lendemain. On se rejoint au coin pour prendre un café.

Pour être honnête, le lendemain, j’étais nerveuse. De quoi allions-nous parler? C’est quelque chose de nouer une amitié lorsqu’on est à l’autre bout du monde. C’en est une autre lorsque tu es dans le train-train quotidien. Et mon anglais? La dernière fois que je l’ai pratiqué, c’est à Noël, avec un Italien.

Finalement, je m’en faisais pour rien. Quand je suis arrivée au coin de la rue, il était là, avec son amie. Un grand sourire. Un «How are you?». On s’est pris chacun un grand café. On a marché dans le parc Lafontaine. Regardé les enfants nourrir les canards. Et on a jasé. De voyage, bien sûr. Mais surtout de tout et de rien.

Quand on est parti, chacun de notre côté, je me suis dit que j’avais retrouvé un ami.

Publié dans Au commencement, Cambodge, Canada, Du grand n'importe quoi | Tagué , , , | Laisser un commentaire

A year ago…

Le temps passe tellement vite. Il y a un an, j’achetais mon premier billet d’avion pour le périple de ma vie. Montréal-Halifax-Reykjavik-Londres. Je me rappelle à quel point j’étais stressée. Stressée de demander mon congé sans solde. Angoissée au possible de me tromper. De laisser tomber mon travail. Mon amoureux. L’idée bien enracinée que j’allais virer ma vie à l’envers pour un projet de fou.   

Je n’avais aucune idée à quel point ce voyage serait salutaire. J’ai réalisé l’un de mes rêves. J’ai repris confiance en moi. Je suis maintenant persuadée qu’avec un peu de volonté, on peut réussir tout ce que l’on veut.

J’ai encore des séquelles de mon aventure. Ça arrive par flashs. Souvent, je suis en réunion ou en train de faire la vaisselle. Et d’un coup, je me retrouve à quelque part au Japon. En Irlande. En Thailande. Je revis l’émotion qui m’habitait à ce moment. Les odeurs. Même le goût. Parfois, ce sont des moments que j’avais oubliés. C’est assez sournois. C’est comme une drogue. On en veut toujours plus.

L’appel du large recommence à me titiller. J’en suis déjà à me demander quelle sera, non pas ma prochaine destination, mais la suivante. Pérou? Russie? Égypte et Jordanie? Mon coeur balance. Je ne veux pas faire trop de plans. J’ai un contrat de travail jusqu’en avril. Ensuite, qui sait?

Quand je suis revenue, j’ai eu plusieurs belles discussions avec ma famille, mes amis. Je me souviens de l’une d’entre elles. C’était avec ma belle-soeur, une globetrotteuse aguerrie. Elle me disait: «tu te rappelles à quel point tu avais peur de partir».

Oui.

Et c’est la plus belle peur que j’ai eu de ma vie.

Publié dans Au commencement, Ça fait peur, Du grand n'importe quoi | Tagué , , , , | 2 commentaires

Bonne année à tous les voyageurs!

Un mois. Ça fait déjà plus d’un mois que je suis revenue de mon grand périple. Un mois que je suis de retour à la maison. Que je n’ai pas bougé. Ou si peu. Un mois pour me remettre de mes émotions.

J’ai été assez surprise. Je pensais vraiment avoir beaucoup de difficulté à reprendre une vie «normale». Recommencer les petites routines quotidiennes. Le ménage. Le lavage. Faire des concessions. C’est quelques choses qu’on ne fait pas beaucoup quand on voyage seule. Je pensais sincèrement être déprimée d’admirer, jour après jour, les mêmes paysages.

Et non. Finalement, tout c’est bien déroulé. La vie à deux est toujours aussi enrichissante, même si au début, on se bousculait pour avoir plus de place dans le lit. Assez ironique quand on a dormi dans des lits simples pendant des mois.

J’ai appris à redécouvrir ma ville, un peu comme je l’ai fait ailleurs au cours des derniers mois. Je me suis réapproprié mon espace. J’ai mangé tous les plats dont je rêvais depuis longtemps. La poutine n’a jamais eu aussi bon goût.

Et d’une certaine façon, l’aventure continue. J’ai déniché un nouvel emploi. J’ai œuvré comme pigiste. Toutes des choses que je m’étais promis de faire, un jour ou l’autre. Si ce périple a su m’apprendre quelque chose, c’est bien de réaliser ses rêves.

Je profite de l’occasion pour vous souhaiter à tous une merveilleuse année 2013, remplie de bonheur, de fous rires, de surprises, petites et grandes. Pour moi, cette nouvelle année s’annonce riche de promesses. J’ai déjà en tête de nombreux projets à réaliser. Et, fidèle à moi-même, je connais déjà ma prochaine destination.

San Francisco.

Mercantile, fais tes valises.

Mercantile s'en va à San Francisco.

Mercantile s’en va à San Francisco.

Publié dans Au commencement, Canada, Truc de voyage, USA | Tagué , , , , | 4 commentaires

En attendant la prochaine destination…

Avec le temps, j’ai développé une relation amour/haine avec mon gros sac orange. Plus les semaines passaient, plus il prenait du poids et plus l’envie de le trimballer constamment sur mon dos diminuait. Ce qui ne m’empêchait pas de lui sourire comme à un vieil ami lorsqu’il apparaissait sur le tapis roulant d’un aéroport.

Quand je l’ai enfilé pour la dernière fois à l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau, je me suis remémoré en un éclair toutes les fois où j’ai répété ce geste. Je lui ai donné une petite tape d’affection. On a fait beaucoup de chemin ensemble. Avec Mercantile, on était toute une équipe!

Je suis maintenant de retour à la maison. Je dois me réhabituer à la vie quotidienne. À la routine. Les premiers jours, c’était assez déroutant. Depuis plusieurs mois, je change de place à chaque deux, trois jours. Ça me fait tout drôle de savoir que je ne bougerais pas, au moins pour les prochains mois. Mais je suis quand même assez zen. Après tout, j’ai réalisé le rêve d’une vie.

J’ai revu mes amis. Ma famille. J’ai enterré mon vieux chat qui était malade depuis de nombreuses semaines. Je suis bien contente de l’avoir revu. Je ne pensais jamais qu’il tiendrait aussi longtemps.

Ce périple tire maintenant à sa fin. Mais ce blogue ne cessera pas pour autant. J’espère continuer à écrire sur de prochains voyages. Et puis, pourquoi pas, sur la vie quotidienne qui peut aussi être bien excitante!

Quelques faits saillants de mon périple :

  • 5 mois de voyage
  • 15 pays traversés
  • Ce qui représente environ 74 728 km
  • 23 vols d’avion
  • Poids du sac au départ : 11,7 kg
  • Poids du sac à l’arrivée : 19,3 kg (sans compter le sac de cabine!)
  • Pays favoris : Irlande, Thaïlande, Laos, Japon
  • Plat que je pourrais encore manger, même après tout ce temps : Pad Thaï
  • Lavage le plus coûteux : 58 $
  • Salut préféré : Sabadee (en laotien)

Des mercis :

  • À ma famille pour m’avoir encouragé dans ce projet de fou
  • À mon amoureux pour son support et pour m’avoir laissé partir
  • À mes amis et collègues pour y avoir cru
  • À Annie pour m’avoir laissé dormir sur son divan pendant si longtemps et pour ses conseils de voyageuse avisée
  • À toutes les personnes qui ont croisé mon chemin et plus particulièrement celles qui en ont fait un bout avec moi : Cristina, Sergio, Marie, Juan, Sean, Johan, Mary
  • À mon canard qui a su ne pas se perdre, tomber en bas d’une clôture, se faire manger par un tigre ou s’envoler et pour avoir été un compagnon de voyage exemplaire

Merci surtout à vous pour avoir suivi les aventures de Mercantile. A bientôt!

Mercantile et moi à la fin de notre périple.

 

Publié dans Au commencement, Ça fait peur, Canada | Tagué , , , , | 8 commentaires

Le jour de la marmotte

Lundi matin, je me suis réveillée à Guangzhou, en Chine, après avoir quitté le Japon. Mais lundi matin, j’ai aussi atterri à Vancouver, près de cinq mois après avoir quitté le Canada. Je suis chanceuse, j’ai eu une journée bonus cette année.

À peine sortis de l’avion, des douaniers pas très sympathiques nous attendaient dans le couloir. J’imagine qu’ils bloquaient ainsi tout le passage pour empêcher les méchants immigrants illégaux chinois qui ne parlent pas anglais de se sauver par une fenêtre. Pour une fois, je pouvais répondre n’importe quoi sans avoir peur d’avoir des problèmes. J’étais de retour dans mon pays. Alors quand le bête douanier m’a brusquement demandé pourquoi j’ai voyagé pendant si longtemps, j’ai simplement répondu : parce que. Doit-il vraiment y avoir une réponse?

Vancouver est une ville magnifique, entre mer et montagnes. D’un côté, l’immensité du Pacifique. De l’autre, l’imposante mais rassurante présence des Rocheuses. On ressent vraiment ici l’atmosphère de la Côte Ouest. L’ambiance y est plutôt relaxe. Les gens sont sympathiques. Les oies sont fainéantes. Et la Winter Ale est la meilleure bière que j’ai jamais bu.

J’ai retrouvé mon amie Gaëlle. On a arpenté ensemble le front de mer, le parc Stanley et le centre-ville de verre. On a pris un petit bateau qui nous a mené jusqu’à Grandville. J’ai brusquement eu une envie irrésistible de magasinage. Mais j’ai dû me retenir. J’ai encore un dernier vol à prendre.

Publié dans Canada, La belle nature | Tagué , , , , , , , | Laisser un commentaire

Sayonara!

Je feuilletais lentement mon faux Lonely Planet, assise dans une station de métro de Tokyo. Le Japonais à côté de moi s’est mis à me poser des questions. Quand il a su que je venais de Montréal, il était trop heureux de me parler en français. Et de me dire à quel point il aimait la poutine.

J’ai choisi de terminer mon périple asiatique à Tokyo, ne l’ayant pas vu à mon aller pour Hiroshima. Tokyo est une capitale surprenante, vibrante. Exceptionnelle. Je crois que je pourrais facilement vivre ici. C’est une métropole à échelle humaine. Tout est simple et organisé. Les gens sont gentils. Et la bouffe est incroyable.

Je suis arrivée à Tokyo pour l’Halloween. À l’hostel, le party battait son plein. J’ai suivi le groupe dans un karaoké. Ici, on loue une salle avec l’option «All you can drink» ou pas. Comme j’avais envie de visiter la ville sans gueule de bois, j’ai choisi l’option sage. Chaque chanson est accompagnée d’un petit film où de jeunes Japonaises en petite tenue se touchent entre elles. Même si c’est du Guns N’ Roses. En général, les Japonaises sont habillées hyper sexy, mais elles agissent comme des fillettes. C’est assez troublant.

Le lendemain, je suis partie à la découverte de la ville avec Johan, un astronome hollandais rencontré à Hiroshima. On a été à Harajuku, là où les adolescents s’habillent en manga et paradent pour les touristes. Même si c’était un jour de semaine, j’ai quand même pu apercevoir quelques spécimens. Ces jeunes sont incroyables! On se croyait dans un dessin animé. Ne manquait seulement qu’un gros plan d’yeux qui pleurent en tremblant.

On s’est ensuite dirigé vers Shinjuku, cette fameuse croisée des chemins où des milliers de personnes traversent la rue en même temps, dans tous les sens. Bien installés au Starbuck, un thé à la main, nous avons observé cette marée humaine qui se déplace lentement. De haut, ça ressemble à des milliers de fourmis actives qui se dirigent vers un but inconnu. Encore une fois, aucun chaos. Gens, voitures, vélos s’entrecroisent sans aucun accro. J’ai eu peine à en croire mes yeux. J’aurais pu rester là pendant des heures.

J’ai ensuite visité le plus vieux temple de Tokyo. Pour faire comme tout le monde, j’ai fait un souhait. Il faut secouer un contenant jusqu’à ce qu’un bâton de bois numéroté en sorte. Il faut ensuite ouvrir le tiroir correspondant et lire le papier qu’il s’y trouve.

J’ai récolté une mauvaise fortune. Mais on m’a dit qu’il ne fallait pas vraiment se fier à la traduction. Que de toute façon, nous sommes responsables de notre propre fortune. Et vlan!

Pour me réconforter, je suis allée manger dans un Train Sushi. Les morceaux de poisson roulent sur un petit carrousel. On choisit ceux que l’on veut. Et on paye selon la couleur de l’assiette. Celles avec les feuilles d’érable étaient les moins chères. Le thé était à volonté. Je devais avoir l’air un peu bizarre, toute seule et vraiment trop joyeuse, à choisir mon poisson, un grand sourire aux lèvres. Le chef avait l’air content de son coup.

Le lendemain, je suis allée au Tsukiji, le célèbre marché aux poissons. J’ai vu des pièces de thon de la taille de quartiers de bœuf et des pétoncles presque aussi gros que ma tête. J’ai mangé là les meilleurs sushis de ma vie.

Ensuite, je me suis promenée en métro. J’ai monté en haut du Tokyo Metropolitain Office pour avoir une idée de l’immensité de Tokyo. Au loin, le mont Fuji se cachait derrière les nuages. Je suis revenue le soir, pour admirer les lumières. J’adore admirer les grandes villes une fois le soleil couché.

Pour mon dernier soir, j’ai décidé de tenter une ultime expérience : visiter un onsen. Les bains publics japonais, où l’on peut se prélasser dans une source chaude thermale naturelle. C’était toute une expérience. Le truc, c’est que je croyais que c’était davantage un spa qu’un endroit où les gens se lavent vraiment. Mon erreur.

Pour terminer cette journée en beauté, je suis allée manger dans une brasserie. Il fallait bien écouter les conseils de mon amie Marie-Eve. Je ne l’ai pas regretté. Grâce aux langages des signes, j’ai pu déguster mon propre BBQ japonais. Un vrai délice!

Enfin, je suis retournée à l’hostel et j’ai fait mes bagages.

Publié dans Ça fait peur, Du grand n'importe quoi, Japon | Tagué , , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

À la recherche de Sayuri

Je n’étais pas certaine du résultat. Avec mes yeux bleus et mon long nez de Canadienne, je doutais fortement de faire une geisha respectable. Quand la femme a eu fini de me peinturer le visage et que je me suis vue dans le miroir, j’ai eu un choc.

Je suis arrivée à Kyoto en début de semaine. Kyoto, l’endroit mythique des geishas. J’ai lu et relu «Mémoires de geishas» tellement souvent, à tel point que je m’attendais presque à voir Sayuri débouler au coin de la rue. Il y a plusieurs choses qu’il faut savoir à leur sujet. D’abord, on ne doit pas les appeler «geisha». Les apprenties se nomment Maiko et les professionnelles Geiko. Et, sachez-le, elles ne vendent pas leur corps comme dans le livre. Les Japonais en ont d’ailleurs été bien offensés. Si vous avez la chance d’en croiser une alors qu’elles se dirigent vers une des maisons de thé, ayez votre caméra sous la main, car elles marchent comme des fusées, se fondant dans la foule avant que vous ayez pu vous rendre compte qu’elles étaient là. Quand on sait que le client paie pour leurs services du moment où elles mettent le pied dehors, on comprend leur empressement.

J’ai beaucoup aimé Kyoto. C’est une ville impériale facile à naviguer. D’un côté de la rivière, la ville moderne, avec ses édifices et ses néons. De l’autre, Gion, l’ancien quartier, où reposent les maisons traditionnelles et où les touristes, l’appareil à l’affût à chaque coin de rue, chassent la Maiko. Tout est beau ici. Chaque devanture de maison affiche le nombre d’apprenties qui y vivent. En tout, à Kyoto, elles sont près de 300.

J’ai visité l’ancienne capitale avec ma première Canadienne rencontrée dans ce voyage. Mary est partie de Banff pour un périple de 7 mois. Le Japon était son second pays. Il fallait voir la tête des Japonais à qui on essayait d’expliquer qu’il existe un Canada anglais et un Canada français. Les pauvres, ils n’y comprenaient rien.

Ensemble, on a visité des temples, un jardin de rochers (oui, oui) et une forêt de bambou. Le soleil peinait à traverser la cime de ces arbres immenses. On se serait cru dans Tigres et dragons. À chaque endroit, je suis toujours surprise de voir le nombre d’écoliers qui s’imprègnent de leur propre culture. Les écolières, particulièrement, ressemblent tout à fait à l’image que l’on se fait d’elles. Uniforme bleu et chemise blanche, elles se baladent en groupe serré, cellulaire à la main.

Je ne pouvais pas visiter le Japon sans l’essayer. M’habiller en Maiko, même pour un court moment. J’ai pris rendez-vous dans un studio spécialisé. Malgré le nombre impressionnant d’étapes, la transformation est assez rapide. D’abord on doit enfiler un petit peignoir. Puis un autre. Ensuite les bas qui séparent les orteils en deux. Pas très confortable.

Vient ensuite l’étape du maquillage. D’abord une première couche. Puis une seconde, beaucoup plus épaisse. Les paupières. La bouche. Quand j’ai ouvert les yeux, je ne me suis pas reconnue.

On installe la perruque. Ça gratte un peu. J’espère toujours, en vain, que la personne qui a porté le tout avant moi avait les cheveux propres.

La dernière étape et non la moindre : l’habillage. J’avais préalablement choisi mon kimono. On doit d’abord enfiler un autre peignoir. Puis on attache le tout avec une dizaine de cordes. Ensuite on noue le kimono et on arrange le tout en mettant des pièces de carton pour camoufler les rondeurs. J’avais un peu l’impression d’avoir la même forme qu’un rouleau de papier de toilette.

Quand je suis descendue, Mary est restée bouche bée. On a bien rigolé lors de ma séance de photo. Puis j’ai essayé de me démaquiller. Comme je voyage depuis près de cinq mois, inutile de dire que je ne me maquille pas. Je n’ai donc pas de démaquillant dans mon gros sac. Mon savon acheté en Chine n’était pas suffisant. Il m’a fallu l’aide d’une des assistantes. Mon visage est passé du blanc au rouge.

Le lendemain, j’ai quitté Kyoto. Ma destination finale : Tokyo.

Publié dans Ça fait peur, Japon | Tagué , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

I’m a lucky girl

La dernière fois que j’ai écrit un article pour mon blog, j’attendais l’avion pour me rendre au Japon. J’ai attendu. Très longtemps. Assez longtemps pour dépasser l’heure de fermeture des trains au Japon et devoir passer la nuit à l’aéroport.

But I’m a lucky girl. En arrivant à l’aéroport de Narita, la compagnie aérienne nous a offert gratuitement une chambre d’hôtel à cause du retard. J’étais tellement soulagée que j’en ai presque pleuré. Il faut dire que les options qui s’offraient à moi n’étaient pas très tentantes. Prendre un taxi avec deux Américains rencontrés à l’aéroport de Shanghai. Prendre un taxi toute seule jusqu’à Tokyo (300 $ au bas mot) et tenter de me trouver un endroit où dormir. Dormir à l’aéroport. La chambre gratuite a réglé la question et m’a permis de commencer mon périple au Japon du bon pied.

Dès le lendemain, j’ai su que j’allais aimer le Japon. Tout est clair. Organisé. Simple. Les gens sont hyper polis et respectueux. Les chauffeurs de taxi portent des gants blancs. J’ai vu trois vieilles dames faire un concours d’inclinaison qui n’en finissait plus. Partout, il y a des petits sons pour nous avertir de quelque chose. Que la porte va ouvrir. Qu’un message va être diffusé. Qu’on arrive à la fin de l’escalier roulant. Il y a aussi des voix féminines hautes perchées qui finissent toujours leur discours par un «Arigato» bien sympathique. Et les petits dessins explicatifs sont toujours souriants et joyeux.

J’ai commencé mon périple par une journée de voyagement par Shinkansen, ces trains ultra rapides. En regardant le paysage défiler à grande vitesse, j’avais l’impression d’être dans un film à fast forward.

Je suis arrivée à mon hostel d’Hiroshima en début de soirée. C’était party d’Halloween. Les Japonaises m’ont mis le grappin dessus et m’ont habillée en geisha. Même si c’était un costume acheté à la pharmacie, ça a quand même pris près d’une demi-heure pour l’enfiler correctement.

Le lendemain, j’ai visité le Memorial Park. C’est un endroit paisible et émouvant. Difficile de croire, en regardant le A-Bomb Dome, que c’est exactement à cet endroit que la bombe nucléaire a explosé, à 600 mètres du sol, rasant presque tout sur son passage. Dans le musée, on peut voir Hiroshima. Avant et après. Seuls quelques édifices ont survécu. Tout le reste a été réduit en cendre. On peut même voir un bout de mur qui préserve l’ombre d’un homme mort sur le coup.

J’ai ensuite pris un train local et un ferry pour visiter l’île de Miyajima. Cette île est célèbre pour les temples qu’elle contient. Mais aussi pour sa population de cerfs semi-sauvages-apprivoisés. Il faut faire très attention quand on mange quelque chose, parce qu’on se retrouve vite entouré par deux-trois cerfs qui te regardent, l’eau à la bouche. Il faut alors changer de place. Ce n’est pas rare de voir quelqu’un courir, un sandwich à la main, poursuivi par des cerfs affamés. J’en ai même vu un qui mangeait une carte routière. Et un autre qui attendait pour entrer dans un magasin.

Le soir, on est allés souper dans une brasserie japonaise. On a jamais vraiment su ce qu’on mangeait.

Publié dans Au commencement, Ça fait peur, Du bon manger, Histoire et autres, J'aime les aéroports, Japon, Truc de voyage | Tagué , , , , , , , , , | 2 commentaires

Un aurevoir Made in China

Assise seule à ma table de l’aéroport de Shanghai, je mange le club sandwich le plus étrange de tout mon voyage. Fromage froid. Jambon. Œuf (?). Poulet pané. Trois-quatre Pringles au milieu de l’assiette en guise de frites. Pour mon dernier repas en Chine, j’ai droit à un club sandwich Made in China.

Mon séjour en Chine est déjà terminé. Tout à l’heure, j’ai dit aurevoir à mon groupe. Mon avion n’est pas dans le même terminal. Autant j’ai eu de la difficulté à m’adapter au voyage de groupe, autant que maintenant, je dois réapprivoiser ma solitude. Transporter moi-même ma valise. Je dois dire que je commence à avoir hâte de poser mon gros sac.

Le reste du voyage s’est bien déroulé. En débarquant du bateau, nous avons visité Chogging, la plus grande ville de Chine. 33 millions d’habitants. Des tours d’habitations partout, qui poussent comme des champignons. C’est irréel comme paysage. Nous avons visité le zoo. Vu des pandas. C’est relax un panda. Ça «s’éffoire» littéralement, un plat de pousse de bambou à ses côtés. Et ça mange en te regardant. Je me demande bien ce qu’il peut se dire, à nous voir, avec nos caméras et nos sourires idiots de gens trop contents. J’aurais bien aimé en flatter un.

Ensuite, on s’est envolé vers Guilin. Les paysages de cette région sont absolument magnifiques. C’est comme une baie d’Halong, mais sur terre. Au loin, les pains de sucre (c’est comme ça que les Chinois appellent ces formations rocheuses) semblent irréels dans la brume qui enveloppe tout ici. Pollution ou brouillard, on ne le sait pas trop. Le soir, on a assisté à un spectacle en plein air, sur l’eau, avec les montagnes comme fond de scène. C’était tout simplement magique. J’ai eu l’impression, en regardant le spectacle auquel je n’ai pas compris grand-chose, de saisir un tout petit peu plus la culture chinoise.

Pour la dernière partie de notre périple, on a atterrit à Shanghai. Quelle ville! J’ai presque pleuré de joie quand j’ai vu la «perle d’Asie», cette tour à trois boules, symbole de Shanguai, qui se détachait de l’autre côté du fleuve. En regardant les photos qu’on a prise, on a presque l’impression que c’est du Photoshop tellement c’est irréel. Et la nuit, lorsque c’est illuminé, on se croirait dans Back to the Future.

Mon périple s’achève bientôt. J’ai maintenant mon billet de retour. Mais avant tout ça, il me reste une destination. Le Japon!

Quelques petits mercis :

– A Marie-Lou pour ces excellents conseils et pour m’avoir accompagné dans ce beau voyage. Nos fous rires resteront longtemps dans ma mémoire. À quand le Rallye des gazelles?

– A Yuan, notre guide, pour avoir calmé mes angoisses quand je croyais être prise en Chine et pour m’avoir permis de téléphoner au Québec. Merci pour tout!

– À France, l’une de mes compagnes de voyage, pour son papier de toilette et à Louis, son mari. Je vous promets de vous donner une description des toilettes nipponnes.

– A tous les autres pour vos commentaires qui m’ont parfois bien fait rire et pour les belles rencontres que j’ai faites.

Bon retour au Québec le groupe! On s’y voit bientôt.

Publié dans Chine, J'aime les aéroports | Tagué , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

La démesure chinoise

Les Chinois ne font pas dans la demi-mesure. Quand ils font quelque chose, ils ne le font pas à la moitié. La Grande Muraille. L’armée de terre cuite. Le barrage des Trois Gorges. Tout y passe, même la bouffe. À preuve, à Xian, on a mangé des raviolis. 18 sortes différentes. Des ronds. Des carrés. Mes préférés étaient en forme de canard.

Ça fait maintenant plus d’une semaine que je suis en Chine avec mon amie Marie-Lou. En début de parcours, nous avons visité la Grande Muraille de Chine. C’était à couper le souffle. Elle serpente les montagnes à perte de vue. En marchant sur elle, avec les couleurs de l’automne à l’horizon, j’ai eu des frissons. On a monté jusqu’en haut d’une tour. Et on a mangé des biscuits Oreo. C’était un de ses moments magiques où l’on doit se pincer. Je suis privilégiée, ça m’est arrivé à plusieurs reprises au cours de ce périple.

Le lendemain, on a visité le Palais d’été de l’impératrice Cissi. Ça se prononce comme celle d’Autriche, mais je doute fortement que ce soit la même orthographe. Elle aimait bien le luxe cette Cissi. Au point de se faire construire un bateau en marbre. Dois-je mentionner qu’il ne flotte pas?

Nous sommes ensuite passés à Xian. J’ai eu un coup de cœur pour cette «petite» cité de huit millions d’habitants. La vieille ville est entourée d’immenses remparts. On a d’abord visité l’armée de terre cuite. Des milliers de soldats de pierre enterrés près de la montagne. C’est tellement impressionnant de voir ces merveilles en vrai. Chaque soldat est unique. On imagine le travail colossal des ouvriers. Et on n’a pas encore tout découvert. Il paraîtrait que sous le tumulus, là où repose l’empereur, couleraient des rivières de mercure. Qui sait ce qui s’y cache vraiment?

Le soir, on a assisté à un spectacle de la dynastie Tang. Les costumes étaient magnifiques. Les danses sont tellement gracieuses. Et les raviolis délicieux.

Ensuite, direction le Yangtsé, le troisième plus long fleuve au monde. À chaque escale, on repousse les limites du luxe. Notre bateau a une piscine, un spa, même une clinique médicale que je préférerais ne pas visiter. Avant de quitter le port, on a visité le barrage des Trois Gorges. Il mesure deux kilomètres de long. Sa réalisation a fait monter le niveau de l’eau de 175 mètres. Pour le traverser, notre bateau a dû passer à travers 5 écluses. Durée : entre trois et quatre heures. Il faudra revenir plus tard, l’ascenseur à bateau est toujours en construction.

Assise sur notre balcon, une bière à la main, on regarde défiler le paysage. Les falaises se jettent dans le fleuve. Des singes nous saluent au passage. Vive la Chine sauvage.

Publié dans Ça fait peur, Chine, La belle nature | Tagué , , , , , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire